Il y a quelques semaines j'ai été invitée au mariage traditionnel du cousin du mari de ma collègue... vous suivez ?
Les familles mahoraises sont grandes ... très grandes, on s'y perd parfois ! "Si, c'est ma tante, ma mère et elle sont de même père mais pas de même mère ... et son fils c'est mon cousin ..." Bref je vous épargne les explications, revenons à notre Mariage !
Voilà comment, un samedi matin, je me retrouve chez ma collègue à essayer des salouvas sous l’œil étonné de ses enfants de voir une M'zungu en tenue traditionnelle.
Une fois le salouva trouvé (Vous voulez des photos ? Alors soyez sage et lisez l'article, ça va être long !), direction le bus qui nous conduira de M'tsangamouji dans le nord, à Mroinabeja à l'extrême sud de Mayotte. Dès le début les femmes se séparent des hommes. Et y'a pas photo, c'est dans le bus des femmes qu'il y a le plus d'ambiance ! Le parcours de près de 2h est rythmé par le chant et les percussions des Bouénis. Nous avons toutes nos petits bâtons de Mbiwi (oui oui, même moi) et nous frappons en cadence, en chantant. Je vous laisse écouter (faites gaffe en allumant votre son, moi j'ai failli devenir sourde après 2h de Mbiwi dans le bus !)
Nous arrivons dans le village de la mariée où se déroule le Manzaraka. Il s'agit d'un cortège qui accompagne le marié jusqu'à la maison de la mariée. Le hommes marchent devant le marié en chantant au rythme des percussions de tambourins. Le marié est accompagné de ses témoins, ils sont habillés comme des sultans, ils ont un air très sérieux, attention pas de sourires ! Une femme marche devant eux, les évente, essuie leur sueur, une autre derrière les abrite sous de grands parapluies colorés. A l'arrière les femmes suivent en chantant parées de salouvas multicolores, portant sur leur tête des cadeaux destinés à la mariée (vêtements, parfums, produits cosmétiques...).
Le cortège se déplace très très lentement jusqu'au domicile de la mariée, en plein soleil... dur dur sous toutes ces épaisseurs, mais heureusement nous sommes en hiver (30° tout de même ! Merci le châle qui m'a évité le coup de soleil !). Une fois chez la mariée, la dote est remise dans la maison pendant que nous patientons par centaines à l'extérieur. Une petite prière est dite pour leur souhaiter bonheur et fécondité.
Nous rejoignons ensuite le lieu du repas. Des tonnelles sont installées. Les hommes et les femmes toujours séparés. Au passage, les hommes eux mangent à table tandis que les femmes mangent assises sur de grandes nattes, mais bon au moins ça met à l'aise direct ! Les tonnelles sont parées de tissus de couleurs, les nattes garnies de spécialités mahoraises : mataba, riz coco, riz pilao, brochettes, mabawas, bananes, manioc, soupe de bigorneaux... j'en oublie. Des rafraichissements bien appréciés (sans alcool cela va sans dire !), des gâteaux mahorais, salade de fruits ... de quoi nourrir un régiment, et nous en étions presque un ! Nous étions des centaines de femmes, et presque autant d'hommes. Toutes les femmes du village sont là, ce sont elles qui ont préparé les repas et qui sont aux petits soins pour nous.
La mariée est absente de toutes ces festivités, toujours dans sa maison où elle est massée, habillée, maquillée. Elle ne rejoint la fête qu'après le repas. Elle est installée dans un petit canapé, son visage est caché par un châle. Pour découvrir son visage, il va falloir payer. Et oui ça se passe comme ça. Le son des Mbiwi raisonne de nouveau, les femmes se lèvent, dansent, puis se mettent en file indienne vers la mariée pour déposer leur cadeau. Un billet, de valeur différente selon qu'on est plus ou moins proche de la mariée, que l'on va lui donner dans la bouche. Un peu étonnant et gênant pour moi, mzungu, mais bon c'est la tradition !
Une fois les cadeaux distribués, les bouénis dansent le Mbiwi jusqu'au coucher du soleil, les hommes eux danseront le Chigoma toute la nuit.
Les festivités s'étalent parfois sur toute une semaine !
Joli reportage. Ça donne envie d'y être. Mais pour nous, c'est pour bientôt, puisque nous arrivons dan un mois.
RépondreSupprimerMerci ! Dans quel coin de Mayotte vous installez vous ?
RépondreSupprimerJe travaillerai à Chiconi. mais pas de logement pour le moment.
RépondreSupprimerBravo pour ce beau travail de reporter!
RépondreSupprimerC'est mieux que Thalassa!!^^
Merci Q !
Supprimer"Enquête esssclusive ! A qui profite le mariage mahorais ??! Vous saurez tout sur les coulisses de cet évènement" un reportage de Charlène de la villardière ^^
ok au moins j'ai pu savoir ce qui me manquer dans notre tpe lmerci beaucoup
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